illustration user Web3

Le Web3, quelles fonctionnalités pour les utilisateurs ?

Dans un premier article, nous avons évoqué le web3 et des aspects qui le différencie du web2, que nous connaissons actuellement. La décentralisation du réseau, l’accès sans restriction aux services, un meilleur contrôle sur ses données sont quelques exemples de cette volonté de se réapproprier le web. Mais la question qui se pose maintenant est de savoir comment ces idées vont influencer nos comportements d’internautes.

Les avantages à utiliser le Web3

Une meilleure sécurité des données

Dans le Web2, des data centers stockent les données dans des sites physiques pour être accessibles par tout un chacun. Ces sites sont identifiables par des individus malveillants qui peuvent organiser une attaque pour les récupérer. Le fonctionnement Web3 consiste à fragmenter puis crypter ces données et enfin les entreposer dans de multiples espaces de stockage. Seul le possesseur peut accéder à ses données et les décrypter.

Une possession réelle du contenu

Une autorisation du propriétaire est nécessaire pour toute modification ou suppression du contenu sur le réseau, aucune autre entité n’en a le pouvoir. Le Web3 assure que que tout contenu créé ne sera pas supprimé sans l’accord du possesseur ou suite à un incident technique. Avec le concept de Non Fungible Token (NFT), il devient aussi possible de posséder des objets authentiques et de les vendre sans avoir à passer par un tiers de confiance qui prendra des frais conséquents afin de vérifier l’objet à vendre et contrôler la transaction. 

Pour illustrer, la plateforme Opensea est une marketplace automatisée qui permet l’achat et la vente de NFT. Les créateurs de NFT peuvent aisément publier leurs collections sur la plateforme sans rencontrer de difficultés. Aujourd’hui, Opensea regroupe des milliers de collections et enregistre quotidiennement des volumes de transactions de plusieurs millions de dollars.

Exemple de banque d'image NFT sur le site OpenSea
Liste des CryptoPunk mis en vente sur OpenSea

Les NFT késako?

Quelques lignes pour expliquer les NFT. A l’instar des cryptomonnaies, les NFT sont des tokens qui sont tous uniques et ne peuvent être confondus, on dit qu’ils sont immutables ou non fongibles. Chaque NFT possède un certificat d’authenticité consultable publiquement. Ce certificat regroupe les informations liées à l’objet en question ainsi qu’un droit de propriété qui évolue à mesure que l’objet change de propriétaire. Nous avons souvent entendu parler de NFT dans le domaine artistique avec la vente d’images de collection utilisées par la suite en photo de profil sur les réseaux sociaux. Les collections les plus connues actuellement sont les Cryptopunks et les Board Ape Yatch Club (BAYC). Les possesseurs d’authentiques BAYC ont d’ailleurs le privilège d’accéder à un club privé dans lequel ils bénéficient d’informations en avant-première sur le projet ainsi que des accès à des ventes privées.

Détails et information d'un NFT
Données que l’on peut récupérer pour vérifier l’authenticité du NFT (contract address), son identité (token ID) etc

Autre cas d’usage, les entités ayant besoin d’utiliser des données utilisateurs ne peuvent plus se servir comme bon leur semble. Elles doivent maintenant demander la permission pour y accéder et les exploiter. Les utilisateurs ont le pouvoir de prêter, donner ou monétiser leurs données, mais ils peuvent aussi simplement refuser.

De réelles fonctionnalités propre au Web3

Toute interaction dans le Web3 génère une transaction, qui ensuite se stocke dans un registre accessible à tous, ce qui permet d’optimiser la traçabilité. Grâce au Web3, la vérification d’une information devient facile et la censure ainsi que la dissimulation d’une activité deviennent impossibles.

Au début du Bitcoin, des utilisateurs exploitaient cette monnaie pour faire des achats illicites en ligne. Or, toutes les transactions sont notées dans le registre partagé et personne ne peut modifier ce registre… Il devient donc impossible d’effacer ou de cacher ses actions. Si la police accédait au porte-monnaie Bitcoin d’un suspect, elle pouvait retracer l’historique des transactions pour déceler des achats illicites. Il est donc possible d’utiliser la technologie blockchain comme un outil de surveillance très puissant.

La liberté financière :

Les infrastructures Web3 ont été spécialement conçues pour simplifier les paiements en ligne via des cryptomonnaies . En guise d’exemples, nous avons le Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH) ou encore BUSD (stablecoin basé sur la valeur du dollar). Ces cryptomonnaies ne connaissent aucune frontière et sont utilisables partout dans le monde grâce à des porte-monnaies en ligne. Pour faciliter les conversions entre différentes cryptomonnaies, des courtiers en ligne s’intègrent aux systèmes de paiement. Ceci est également applicable aux conversions avec des monnaies fiduciaires. Bien que ces infrastructures sont encore récentes, il existe déjà des terminaux de paiement comme ceux proposés par PundiX. Ou encore Binance Pay, qui propose une expérience fluide de paiement en cryptomonnaie sans contact.

Pour les pays en voie de développement, il est encore très difficile d’accéder à des services bancaires aussi élémentaires que de posséder un compte en banque… Avec l’augmentation de la couverture mondiale d’internet et de la démocratisation des smartphones, il devient aisé d’accéder à des services en ligne, et plus communément de faire des achats. Il reste toutefois encore la barrière administrative qui requiert de fournir les bons documents pour peu qu’on les possède… Avec le Web3, il devient facile de créer un porte-monnaie numérique pour stocker ses informations personnelles et interagir avec des services financiers via les contrats intelligents. C’est ce qu’on appelle la finance décentralisée ou DeFi. Par exemple, Aave est une plateforme permettant d’effectuer des prêts ou des emprunts de cryptomonnaies en peer to peer. C’est une alternative pour emprunter sans passer par une institution financière traditionnelle telle qu’une banque.

Des interactions économiques et sociales améliorées :

L’interopérabilité facilite le transfert sans restriction de données et de ressources d’un écosystème à un autre. Ceci rend les interactions entre les individus plus fluides. Lorsque les infrastructures appartiennent à la communauté, les entrepreneurs ont moins de freins pour lancer leur activité en ligne. Cela permet de réduire les barrières et d’encourager les échanges dans un environnement plus ouvert.

Le concept du métavers en est le parfait exemple car il représente un espace virtuel 3D reliant les utilisateurs, peu importe l’activité qu’ils réalisent. Pour faire simple, c’est une copie numérique du monde réel. Tout comme dans la « vraie » vie, les utilisateurs pourront participer à des activités sociales entre amis, jouer à des jeux vidéo, effectuer des achats en ligne, ou encore proposer des services contre rémunération sans quitter cet environnement. A l’heure actuelle, le métavers en est encore au stade de concept, il n’existe que quelques proofs of concept.

Conclusion : Quel futur pour le Web3 ?

Actuellement, le Web3 n’en est qu’à ses premières étapes et incarne principalement une aspiration philosophique à réaliser. Il reste beaucoup à faire pour encourager l’adoption généralisée par les utilisateurs. Les statistiques révèlent que seulement 4% de la population mondiale détient des cryptomonnaies, dont 8% des Français qui ont investi dans ce domaine. La majorité des investisseurs sont des natifs du numérique, c’est-à-dire des jeunes généralement à l’aise avec les technologies numériques. Il est essentiel de se concentrer sur divers facteurs d’adoption, tels que les aspects techniques, politiques, juridiques, économiques et éducatifs. La recherche en expérience utilisateur sera cruciale pour rendre ces nouveaux services accessibles et compréhensibles pour tous.

Pour le moment, les services offerts sont surtout des proofs of concept destinées aux profils techniques et aux early adopters. Cependant, cela évoluera grâce aux itérations et aux retours des utilisateurs, qui participent directement au développement des plateformes. Assurer une adoption massive du Web3 nécessite de se concentrer sur l’expérience utilisateur. En optimisant les éléments clés de l’expérience utilisateur et en offrant des solutions pratiques pour simplifier l’interaction avec les dApps (applications décentralisées), les portefeuilles Web3 et les blockchains, cette technologie peut atteindre un public plus vaste. Ludotic est spécialisé dans la création d’expériences centrées sur l’utilisateur et vous accompagne dans la conception et l’amélioration de vos projets Web3. Nos équipes vous aideront à développer des solutions qui répondent aux besoins de vos utilisateurs pour favoriser leur adoption. Vous avez un projet, on a les compétences. Il n’y a plus qu’à #BUILD.

Auteurs/Autrices

  • Pierre Denis

    User Researcher, UX Designer - Après quatre années d’expérience en qualité d’ergonome généraliste, sa curiosité a poussé Pierre à préparer une nouvelle spécialité en design d’expériences utilisateurs digitales. Son but, relever les nouveaux défis proposés par le monde du numérique.

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  • Walid Abdelkefi

    User Researcher, UX Designer - Issu d’un parcours en Psychologie mention Ergonomie cognitive des technologies numériques, Walid utilise ses connaissances acquises au fil des années à travers sa démarche méthodologique et les prototypes qu’il réalise dans ses projets. Ayant une approche éclectique, il s’intéresse à différents domaines technologiques et questionne toujours sa vision afin de prodiguer l’expérience utilisateur la plus optimale selon le contexte et les besoins utilisateurs.

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  • Arthur Mas

    User Researcher, UX Designer - Issu d’une formation en psychologie et ergonomie, Arthur s'intéresse tout particulièrement à la conception d’interfaces centrées utilisateur, qu’il s’agisse de proposer un design, d'optimiser la performance, l’efficience ou la jouabilité. Il se positionne principalement sur les avantages et les risques liés à l’utilisation des NTIC, et sur la persuasion technologique. Il privilégie pour cela une approche systémique et holistique, intégrant toutes les composantes de l’expérience utilisateur.

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