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Les 10 essentiels UX/UI sur Mobile

Il y a près de 18 ans, l’arrivée de l’iPhone a révolutionné notre rapport aux interfaces numériques. Avec lui, un nouvel écosystème a émergé : celui des applications mobiles. Aujourd’hui, nos smartphones sont devenus des outils du quotidien, nous permettant de relativement tout faire – commander un repas, gérer nos finances, travailler ou nous divertir – à condition que l’UX/UI soit bien adaptée sur mobile.

Mais concevoir une application mobile réussie ne se résume pas à une simple adaptation d’un site web sur un plus petit écran. L’expérience mobile possède ses propres codes et défis. Pour y répondre, vous trouverez dans cet article les 10 essentiels UX/UI sur mobile à garder en tête lors de vos phases de conception.

Qu’est ce qui change avec l’UX/UI mobile ?

Un espace contraint, une attention limitée

L’écran d’un smartphone impose une hiérarchie visuelle rigoureuse. L’information doit être claire, accessible en un coup d’œil, et guidée par des interactions intuitives. Les actions que l’utilisateur doit effectuer sur l’interface (taper, scroller, etc.) doivent suivre ses habitudes et ses attentes, sans qu’il ait besoin de réfléchir ou d’apprendre un nouveau fonctionnement.

Une navigation pensée pour le tactile

Finis la souris et le clavier ! Ici, tout se joue au bout des doigts : tap, swipe, pinch… Mais ces gestes sont-ils intuitifs pour tous ? Une bonne UX/UI doit équilibrer éléments familiers et apprentissage progressif !

Des usages en mouvement

L’utilisateur consulte son téléphone dans le métro, en marchant, allongé dans son lit. Autant de contextes qui influencent la lisibilité, l’accessibilité et la facilité d’interaction.

Les 10 essentiels pour une UX/UI mobile optimisée

1. Le paradoxe du doigt humain : précis et maladroit à la fois

Nos doigts peuvent être à la fois nos meilleurs outils d’interaction et nos pires ennemis sur mobile. Ils sont plus gros que les curseurs de souris, couvrent une partie de l’écran et peuvent manquer de précision. Il faut donc adapter la taille des éléments interactifs, la distance entre eux et surtout leur placement.

Par exemple, un bouton important doit être facilement atteignable, tandis qu’un bouton « dangereux » (suppression, déconnexion) doit être éloigné ou requérir une confirmation. Adopter une bonne UX en mobile, c’est designer en tenant compte de cette maladresse naturelle.

2. Le placement des éléments interactifs dans un contexte adaptatif

Les éléments interactifs doivent être placés en fonction de leur fréquence d’utilisation. Il est important de considérer la diversité des comportements utilisateurs. Certains utilisent une seule main pour tenir l’appareil et l’autre pour interagir, d’autres préfèrent utiliser les deux mains.

Cette diversité de comportements doit être prise en compte dans la conception des interfaces. Ainsi, le thumb design, l’approche de la conception d’interfaces mobiles qui tient compte de la manière dont les utilisateurs tiennent leur téléphone (généralement en utilisant le pouce pour interagir avec l’écran), est très important mais n’est pas absolu !

Un autre facteur à prendre en compte est l’orientation de l’écran. A titre d’exemple, lors de la rotation en mode paysage comme pour le visionnage de vidéos. Cette rotation de l’écran nécessite de repositionner les éléments comme les boutons de lecture ou de volume. Cela facilite leur accès selon l’évolution d’usage.


3. La simplicité doit être un allié, pas un piège

Simplifier une interface ne signifie pas la vider. Une interface épurée, mais trop pauvre en éléments, peut forcer l’utilisateur à chercher et également multiplier les étapes en ajoutant d’autres écrans. L’objectif, c’est plutôt de prioriser : mettre en avant les fonctions clés au bon moment et au bon endroit. Le reste peut être accessible via des menus ou des interactions secondaires.

C’est toute la différence entre minimalisme et simplicité fonctionnelle. Une bonne simplification repose donc sur une excellente connaissance des besoins réels des utilisateurs dans leur contexte d’usage. En somme : simplifier sans appauvrir = savoir prioriser.

4. Savoir arrêter le regard au bon endroit

Les utilisateurs scannent plus qu’ils ne lisent, et ce d’autant plus sur mobile. Les yeux rebondissent sur l’écran à la recherche de repères familiers. Il est donc crucial d’utiliser les standards (icônes, placements habituels) pour que l’utilisateur anticipe où trouver ce qu’il cherche.

Mais les standards ne suffisent pas toujours ! Il faut aussi jouer sur la hiérarchie visuelle (tailles, couleurs, contrastes) pour attirer l’œil vers les éléments prioritaires. Une bonne UX mobile, c’est un mélange de design cognitif (comment on perçoit) et de l’attention (où on doit regarder).

5. Penser gestes tactiles … mais pas que !

Les gestes (swipe, pinch, drag & drop…) enrichissent l’expérience mobile en la rendant fluide et efficace. Mais s’ils sont difficiles à repérer, ils risquent de passer inaperçus. Il faut donc accompagner chaque geste d’indices visuels (ex : une carte qui dépasse légèrement pour suggérer un swipe).

Pour aller plus loin, on peut aussi jouer sur la dimension haptique. Une légère vibration peut confirmer la suppression d’un élément ou la validation d’une action. Ce type de feedback sensoriel renforce la perception de l’interaction, surtout lorsque l’indice visuel seul pourrait ne pas suffire. Un geste peut sembler évident pour un adolescent sur Instagram, mais rester flou pour un senior sur une appli bancaire.

Coupler un indice visuel clair et un retour haptique discret offre alors un double signal, augmentant les chances de compréhension.

6. Optimiser la perception du temps

En mobile, la connexion est imprévisible. Malgré cela, l’expérience doit rester relativement fluide même en 3G instable. Il faut donc charger les éléments critiques en priorité et penser à afficher des placeholders pour éviter les écrans blancs.

Mais au-delà du temps réel, il y a le temps ressenti. Une animation fluide ou une prévisualisation floutée donnent l’impression d’un chargement plus rapide. Autre exemple, utiliser une animation de progression ou une micro-interaction qui accompagne et occupe l’attention de l’utilisateur pendant le chargement permet de rendre l’attente plus acceptable.

7. Bien réfléchir la hiérarchie de l’information

Une bonne hiérarchie de l’information garantit une navigation fluide. Sur mobile, les éléments clés doivent généralement être placés en haut de l’écran, là où l’utilisateur commence naturellement à chercher. Par exemple, un bouton d’action principal, comme « Commander » ou « Ajouter au panier », doit être immédiatement visible, en haut de la page (ou à la limite, sticky en bas de l’écran).

En revanche, les informations secondaires, telles que les avis clients, peuvent être placées plus bas. Cela permet de ne pas surcharger la première zone visible de l’écran. Ce principe s’applique également aux menus. Les options les plus utilisées doivent figurer en première position, tandis que les fonctions secondaires doivent être reléguées plus bas ou dans des sous-menus.

8. La zone cliquable ne se limite pas au composant

Appuyer sur un élément ne se limite pas à sa surface visible. Il est essentiel de prévoir une zone de confort : un espace appuyable qui dépasse légèrement le composant. Cette zone est essentielle pour éviter des erreurs de sélection, particulièrement pour les utilisateurs ayant des difficultés motrices.

Quand on designe un tag, on prévoit une zone vide autour de lui pour que le doigt ait la place d'interagir avec cet élément sans risquer de cliquer par inadvertance sur l'élément placé à côté. C'est l'un des 10 essentiels UX/UI sur mobile à retenir !
La zone cliquable est plus large que le composant visible afin d’éviter les erreurs au clic.

Par exemple, les personnes souffrant de tremblements ou ayant une dextérité réduite peuvent avoir du mal à appuyer précisément sur des éléments trop petits ou trop proches. En augmentant la taille de cette zone cliquable, même de quelques pixels, on permet une meilleure précision et cela réduit les erreurs de sélection.

Par exemple, un champ de saisie ou un bouton de validation avec un ajout d’une zone cliquable de quelques pixels autour permet de faciliter l’interaction, notamment pour les utilisateurs avec un toucher moins précis. Cette approche améliore l’accessibilité en permettant à tous les utilisateurs, y compris ceux utilisant des dispositifs d’assistance dotés d’écrans tactiles ou des dispositifs de pointage alternatifs, d’interagir plus facilement avec l’interface.

9. L’environnement d’usage est évolutif

L’environnement dans lequel l’utilisateur utilise son smartphone change constamment, et il est important de prendre en compte cette évolution. L’idée derrière cette adaptation est d’assurer une continuité de l’expérience, en permettant à l’utilisateur de rester concentré sur sa tâche sans devoir manipuler son appareil pour ajuster l’écran en fonction des conditions externes.

Par exemple, lorsqu’un utilisateur utilise une application de GPS en plein trajet, il peut passer d’un environnement très lumineux, comme en pleine journée avec le soleil qui tape sur l’écran, à un tunnel sombre où la lumière ambiante peut etre extrêmement réduite. Dans ce cas, il est également important de prévoir une interface capable de réagir aux variations de l’environnement. Par exemple, un utilisateur qui se trouve en extérieur sous un éclairage direct peut avoir besoin d’une interface avec un contraste qui s’adapte pour éviter de devoir trop solliciter ses yeux.

En outre, des ajustements automatiques basés sur la luminosité ambiante peuvent également aider à économiser la batterie du téléphone, en réduisant la consommation d’énergie de l’écran dans des conditions moins éclairées.

10. Le dernier et pas des moindres … Tester !

La théorie et les maquettes ne suffisent pas pour garantir une bonne expérience sur mobile. En effet, le comportement des utilisateurs en situation réelle peut s’écarter des prévisions faites sur papier. Par exemple, un bouton qui semble bien placé peut, en pratique, être difficile à atteindre sur un écran mobile de grande taille ou dans un environnement où l’utilisateur a une précision réduite (comme en marchant). De même, un geste simple sur maquette, comme un swipe pour naviguer dans une galerie d’images, peut s’avérer compliqué si l’utilisateur n’est pas habitué à ce type d’interaction.

Tester les hypothèses en conditions réelles avec de vrais utilisateurs est essentiel. Observer comment les utilisateurs interagissent avec l’interface, noter les erreurs qu’ils font et recueillir leurs retours permet d’identifier les points de friction en amont. Par exemple, si un utilisateur a du mal à faire un swipe, il pourrait être pertinent de repenser l’interface en utilisant des indices visuels ou des alternatives, comme des boutons à la place du geste.

Les tests sur le terrain, qu’ils soient en présentiel ou à distance, permettent de mieux comprendre le contexte d’utilisation et d’adapter l’interface aux besoins réels.

Conclusion

Offrir une expérience fluide et intuitive sur mobile ne s’improvise pas ! Ces 10 essentiels UX/UI sur mobile sont là pour guider la conception d’interfaces adaptées aux usages et contraintes. Avec un nombre d’utilisateurs mobiles en constante augmentation, l’UX/UI mobile est plus que jamais un levier clé de succès.

A Ludotic, nous vous aidons à transformer vos idées en expériences utilisateur performantes, de la recherche aux prototypes, avec une approche centrée sur l’humain.

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Auteur/autrice

  • User Researcher, UX Designer - Issu d’un parcours en Psychologie mention Ergonomie cognitive des technologies numériques, Walid utilise ses connaissances acquises au fil des années à travers sa démarche méthodologique et les prototypes qu’il réalise dans ses projets. Ayant une approche éclectique, il s’intéresse à différents domaines technologiques et questionne toujours sa vision afin de prodiguer l’expérience utilisateur la plus optimale selon le contexte et les besoins utilisateurs.

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