L’invasion des smartphones

Selon une étude réalisée par Deloitte en 2012, 41% des Français possédant un téléphone portable sont désormais équipés d’un smartphone. Ce dernier se hisse même à la 4ème place des appareils électroniques les plus communs, après l’appareil photo numérique, l’ordinateur portable et le téléphone portable classique. Il s’agit par ailleurs du second appareil le plus utilisé pour aller sur Internet (31%) après l’ordinateur portable (70%).

A l’heure où le smartphone envahit le quotidien des Français, LudoTIC a mené sa petite enquête.

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Profil des personnes touchées

294 personnes ont répondu au sondage, dont 161 femmes et 133 hommes. La moyenne d’âge se situe entre 18 et 35 ans avec 37,07% ayant entre 18 et 25 ans et 36,39% ayant entre 26 et 35 ans.

Une majorité des participants au sondage est multi-équipée : 52,38% possèdent un ordinateur de bureau fixe, 92,87% possèdent un ordinateur portable. Seuls 35,71% possèdent une tablette mais 87,41% possèdent alors un smartphone.

Concernant les OS des smartphones, les utilisateurs fonctionnent principalement sur Android (pour 51,75% d’entre eux) et iOS (pour 35,80%). Le groupe restant utilise majoritairement Windows, ou encore l’OS interne du constructeur BlackBerry. Seule une minorité emploie Symbian ou Bada.

Usages pour toutes les situations

Pour ce qui est des usages, les habitudes sont partagées. 14,63% des personnes utilisent leur smartphone moins de 30 minutes par jour contre 21,09% qui déclarent y passer plus de 2 heures quotidiennement ! La moyenne de temps se situe autour de l’heure d’utilisation puisque 28,23% utilisent leur smartphone entre 30 minutes et 1 heure par jour et 23,47% l’utilisent entre 1h30 et 2 heures.

Par ailleurs, cette variabilité se retrouve au niveau même de l’utilisation du téléphone qui diffère largement entre les utilisateurs, que ce soit dans les fonctionnalités utilisées ou leur régularité d’utilisation. La communication demeure néanmoins la première utilisation : réception, lecture et envoi de sms ou de mails, appels sont gérés une à plusieurs fois par jour pour la majorité des participants. Résultats plutôt logiques quant à l’intérêt premier du smartphone. De même, une majorité des participants a l’habitude d’utiliser son smartphone pour aller sur Internet. Ce sont les autres fonctionnalités de l’appareil, du type écoute de la musique, prise de photos ou de vidéos ou encore l’utilisation du GPS qui ne font pas l’unanimité dans les usages.

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Cependant, on retrouve de grandes tendances quant aux lieux d’utilisation. Ainsi, ce n’est pas moins de 95,33% des participants qui utilisent leur smartphone une à plusieurs fois par jour à leur domicile. De même, 86,77% ont l’habitude de l’utiliser une à plusieurs fois par jour au travail, pour 65,76% dans les transports. Les lieux publics « silencieux » sont plutôt respectés puisque 61,48% des participants n’utilisent jamais leur smartphone au musée, ni au cinéma pour 60,70% d’entre eux.

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Les applications : le pain quotidien

95% des utilisateurs de smartphones ont déjà téléchargé des applications.

Les catégories sont plutôt partagées avec des applications portant sur les jeux (53,70%), les réseaux sociaux (51,75%), les journaux (50,58%) et les applications accessoires type lampe de poche (44,75%). Les applications portant sur les voyages et déplacements (34,63%) et les sports et loisirs (26,46%) arrivent en second plan.

Ainsi, 38,10% des personnes sondées ont l’habitude de les utiliser une à plusieurs fois par jour, 30,27% une à plusieurs fois par semaine et 11,56% une à plusieurs fois par mois. Au contraire 2,72% les utilisent quelques fois par an et 0,34% ne les utilisent jamais.

Modalités d’interaction : quelle place pour les innovations gestuelles, vocales ou le guidage oculaire ?

Le tactile reste la modalité la plus courante pour l’utilisation du smartphone avec 96,50% des participants à l’enquête qui déclarent l’utiliser tout le temps, contre 21,79% des personnes qui disent utiliser la commande vocale seulement de temps en temps.

Nous nous sommes alors intéressés aux nouvelles possibilités d’interaction sur smartphone telles les reconnaissances gestuelle et oculaire sur le Galaxy S4. Samsung est le premier à développer dans un de ses récents modèles la détection du regard :

  • une vidéo se met en pause dès que l’utilisateur détourne le regard.
  • une page défile d’après la direction du regard, sans toucher l’écran.

De même l’utilisateur peut faire défiler photos, morceaux de musique ou pages web sans toucher l’écran, un capteur détectant les mouvements de mains à distance.

La majorité des personnes ont déclaré ne pas être au courant de ces nouvelles possibilités d’interaction et tous n’y trouvent pas un intérêt.

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Plus précisément, à la question, « si votre smartphone disposait de la reconnaissance gestuelle, l’utiliseriez-vous ? », 60,70% des personnes n’en savent rien. Beaucoup n’en voit pas l’utilité, ni l’apport en comparaison du tactile. Pour une majorité, l’utilisation dépendra de la précision ou de la fluidité du système. Les personnes interrogées préfèrent donc tester cette nouvelle possibilité d’interaction avant de se prononcer.

Concernant la détection du regard, 54,47% déclarent ne pas savoir s’ils l’utiliseraient. Les réponses sont similaires par rapport à la reconnaissance gestuelle. Nombreux sont ceux qui déclarent avoir besoin de tester, la précision et la réactivité du système conditionnant l’usage.

Aspects ludiques, utilité et fiabilité sur le podium !

Pour les 20,62% déclarant utiliser la reconnaissance gestuelle s’ils en avaient la possibilité, c’est l’aspect pratique du système qui les intéresse essentiellement. En effet, ce système leur permettrait d’utiliser leur smartphone malgré des mains sales ou le port de gants. D’autres appuient le caractère « rigolo », ou « magique » de l’interaction, qualifiant l’interaction de plus « ludique ».

Quant aux 28,02% formulant l’envie d’utiliser la reconnaissance oculaire s’ils en avaient la possibilité, ils soulignent plutôt le gain potentiel de batterie avec la mise en veille de l’écran quand ils ne le regardent pas. Certains perçoivent aussi un intérêt en termes de sécurisation du smartphone, voyant la reconnaissance oculaire comme la possibilité de déverrouiller l’écran par exemple.

Pour ce qui est des blocages liées à ces nouvelles technologies, on obtient à peu près le même taux de réponses négatives pour la reconnaissance gestuelle (18,68% de « non ») et de de la détection du regard (17,51% de « non »). Au regard des résultats, les justifications sont clairement les mêmes, mettant en exergue le manque d’intérêt ou d’utilité pour ces systèmes. En effet, la majorité considère que ces systèmes seront moins fiables que le tactile et ne permettront pas de gain de temps. Certains y voient une façon d’être « surveillé » par les machines tandis que d’autres soulignent le caractère « ridicule » ou « idiot » de ces nouveautés.

Et après ?

Afin d’en savoir plus, la prochaine étape de nos recherches est donc de tester en réel ces nouvelles interactions. Quel est l’intérêt pour l’utilisateur de disposer des reconnaissances tactile, vocale, gestuelle et oculaire sur son smartphone ? Ces nouvelles possibilités d’interactions sont-elles utiles et utilisables pour lui ?

La suite dans un prochain billet de blog !

Auteur/Autrice

  • Laureline Améaume

    UX Designer - Laureline concilie ergonomie physique et cognitive pour une meilleure approche du contexte et des besoins des utilisateurs. Elle intervient dans des dossiers d’ergonomie logicielle et Web et a étudié l’impact des nouvelles interactions sur l’expérience utilisateur, dans le cadre du projet R&D « Technologies Usages et Interactions ».

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